Suite à un article sur le site de l’Expansion, voici des nouvelles de Quaero, le fameux « Google Européen » de Jacques Chirac. A l’époque, le projet fut lancé en grandes pompes comme une réalisation phare de la nouvelle Agence de l’Innovation Industrielle.
Après le retrait (le terme diplomatique étant « mise en position d’observateurs ») en 2006 des acteurs allemands, le projet franco-français ne faisait plus vraiment parler de lui. Oubliées les ambitions de l’année précédente (voir ici le billet de Loïc le Meur sur le sujet).
Aujourd’hui, Quaero c’est quoi ? Si on en croit le site web « un programme fédérateur de recherche et d’innovation industrielle sur les technologies d’analyse automatique, de classification et d’utilisation de documents multimédias et multilingues ». Bref, une description assez vague qui cache de multiples programmes de recherche pas forcement liés entre eux.
Venant du monde de la recherche je suis persuadé que ces projets pourront donner des résultats dans quelques années. Nous avons tous vu cela avec les DVD, les écrans plats et les autres merveilles techniques que nous utilisons aujourd’hui. Ce qui me gène le plus c’est la publicité qui a été faite au début du projet pour des raisons exclusivement politique. Il fallait montrait la volonté du président de mettre la recherche au premier plan et Quaero est venue au bon moment. Encore une fois cela montre pour moi que la recherche ne se décrète pas ! Il faut lui donner des moyens, c’est certain, et autant dans le public que dans le privé. Je vous rappelle d’ailleurs qu’attendre des résultats tangibles de la recherche publique n’est pas une fin en soi. En effet, la mission de cette recherche est d’investir dans le futur de l’humanité (Ok j’arrête c’est un sujet à part entière). Au delà de ces moyens il faut aussi que « l’esprit d’innovation » soit présent et ça, c’est un bien plus grand défi ! L’action commence à l’école, puis se poursuit dans les études, les opportunités de carrières pour les chercheurs, la valorisation de l’innovation dans l’entreprise, la volonté des banques de suivre les projets innovants, etc.
Je termine ce billet par une petite anecdote qui m’a toujours rendu perplexe sur l’état d’esprit français. Si je pose sur mes cartes de visite « Dr Grégory MAUBON » on me demande d’abord pourquoi un médecin travaille dans l’informatique puis, quand j’ai expliqué mon diplôme, on me demande pourquoi « J’m’la pète » avec ça. Un collègue Allemand avec qui je corresponds me fait remarquer lui que j’ai oublié de mentionner le « Dr » sur lesdites cartes … vous avez dit Union Européenne ?