Un bref retour sur le MoneyCamp du 14 mai

C’est toujours un exercice difficile de résumer un barcamp quand on y participe. Ma prise de notes fut plutôt sommaire ce 14 mai. Je vais donc me contenter de vous donner les points sur lesquels nous avons échangés et que j’ai trouvé intéressants. Pour mémoire, le thème de la journée était l’accès aux financements pour les entreprises innovantes, en particulier dans le domaine numérique.

Les financements non bancaires

Nous avons beaucoup échangé sur des formes « alternatives » de financement. Cela comprends tous les moyens possible de se passer des banques, au moins dans le premier tour de table. Le constat est que les banques aujourd’hui ne semblent plus jouer leur rôle dans le financement des entreprises innovantes. Il est d’ailleurs bien dommage qu’aucun banquier n’ai été présent pour parler de son métier …

Nous avons donc parlé des Business Angels, des fonds privés, des coopératives, des structures de type melies.fr, babyloan.org, friendsclear.com et du Crowdfunding en général. Il y a de multiples façons de lever des fonds aujourd’hui, mais toutes répondent à des logiques bien particulières et ont des périmètres très particuliers. Faire le trie entre toutes ces possibilités est assez compliqué ! Il faut aller voir pas mal de monde pour ce faire une idée de tout cela. C’est un problème pour les créateurs qui ont l’impression de parler de leur projet à plein de monde et donc de multiplier les chances de se le faire voler !

Protection et présentation

On en arrive donc à la protection de l’idée ! Le domaine des innovations numériques est assez particulier. Certains intervenants ont souligné que la protection ne sert à rien quand on en est au stade de l’idée ! Contrairement aux domaines plus industriels où les brevet ont de l’importance, dans le numérique il semble plus efficace de faire que de protéger.
Le maitre mot devient alors rapidité. Il faut mettre en oeuvre rapidement le projet et sortir une « version de démonstration » qui démontrera l’antériorité en même temps que la viabilité.

La « social proof »

Cette viabilité, nous en avons aussi beaucoup parlé, ou plutôt la notion de « social proof ». Je dois montrer que mon projet fonctionne déjà, pour aller chercher des financement capables de le développer. Dans cette logique, il faut donc trouver un fond d’amorçage modeste (ni trop ni trop peu) pour lancer rapidement la première version. Cela ressemble un peu à la béta permanente de Google. Le résumé d’un des intervenants : « 100000 téléchargements d’une application en béta c’est un fait, et c’est plus parlant qu’un business plan démontrant que le produit sera rentable dans 3 ans ».
Les services numériques ont, encore une fois, un avantage sur les autres secteurs, la mise de fonds pour créer cette version béta peut être modeste. La mise en place peut (et doit) être rapide. Et dans sa dimension très anglosaxonne « Si tu ne peux pas convaincre tes amis et ta famille de te donner le l’argent pour lancer cette première version, comment vas-tu convaincre un banquier ou un investisseur ? »

Le syndrome « Léonard de Vinci » de l’inventeur

Nous avons également parlé des différences culturelles dans ce domaine entre, justement, les anglosaxons et les français. Il semble que dans notre pays, entrepreneurs et inventeurs ne soient pas les mêmes personnes, ce qui pose bien des soucis à l’émergence des nouvelles entreprises. Pour faire simple, dans la première phase de vie d’un projet numérique les anglosaxons arrivent en général à plusieurs avec chacun des rôles bien définis, qui prennent en compte en particulier l’aspect commerciale dès le début. En France, les « inventeurs » semblent avoir plus de mal à partager leur bébé et à s’associer à d’autres compétences. Cela peut engendrer un délais important dans la croissance du projet. C’est en particulier vrai si l’inventeur veut sortir un produit « parfait ». On en revient à la notion de rapidité dont nous parlions.

La « grille de lecture » d’un projet numérique

Nous avons aussi beaucoup parlé de l’existence d’une grille de lecture des projets numériques, qui permettrait à des investisseurs, quel qu’ils soient, de juger de l’intérêt d’un produit ou d’un service. C’est évidement très compliqué à mettre en place puisque c’est justement un domaine où les choses changent vite. Il semble donc plutôt pertinent de renverser cette notion est de poser les points incontournables qui maximisent les chances. En gros, être dans les clous ne garantie pas le succés, mais ne pas y être maximise les « chances » d’échouer. Quelque uns de ces points ont été abordés, comme la taille du marché potentiel et la qualité de l’équipe initiale. Il reste encore à travailler la dessus !
Voilà pour mon résumé d’une journée de discussions intenses. Merci à Emmanuel et à Bertrand pour leurs superbes photos de l’évenement.

Voilà pour mon résumé d’une journée de discussions intenses. Merci à Emmanuel et à Bertrand pour leurs superbes photos de l’évenement.

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