Encore une réflexion à l’ombre des chênes, merci les vacances ! Avez-vous entendu parler du principe Anthropique ? C’est une question fondamentale qui se pose à moi de nouveau en relisant les réflexions des grands scientifiques de notre temps sur la vie dans l’univers.
Revenons au début. Quand vous vous intéressez à l’astronomie et à l’astrophysique, ce qui vous frappe rapidement est l’insignifiante de notre planète dans l’univers. Je ne veux pas dire par là qu’elle n’a pas d’importance bien sûr, mais simplement qu’elle ne possède pas de caractéristique physique exceptionnelle. Autours des centaines de milliards d’étoiles qui peuplent notre Galaxie, beaucoup ressemblent à notre Soleil. Il est donc fort probable que de nombreuses « sœurs » de notre Terre existent et, par conséquent, que les conditions d’apparition de la vie soient assez communes. Et notre Galaxie n’est qu’un objet classique parmi des centaines de milliards de galaxies semblables.
Si on s’intéresse maintenant au plan physique, la solution est tout autre. En effet, nous connaissons notre univers, en tout cas aujourd’hui, au travers d’un certain nombre de constantes physiques comme la charge électrique élémentaire, la constante de gravitation, la constante de Planck, etc. Une infime variation de la valeur de ces constantes rendrait la vie complètement impossible. Modifier la charge élémentaire par exemple, c’est modifier la chimie à la base de la vie et peut être même la base de la cohésion de la matière. La constante de gravitation contrôle la stabilité des structures matérielles à grande échelle et donc la possibilité des former des galaxies, des étoiles, des planètes, etc.
Bref, cette ensemble de constantes, à une précision extraordinaire, fait que nous sommes là. Comment est-ce possible ? Beaucoup d’idées ont été trouvées pour répondre à cette question. J’en apprécie particulièrement une qui à l’avantage du bon sens pour moi, le principe anthropique. Pour être synthétique ce principe nous dis que si la vie est possible dans notre univers, c’est parce que « nous » sommes en mesure de l’observer. D’autres valeurs des constantes physiques, ne permettant pas l’émergence d’une entité « intelligente », produiraient un univers sans observateurs, donc n’engendreraient pas de questions sur la valeurs de ces constantes … Ce n’est donc pas une affaire de chance ou de statistiques.
A partir de là, la question « pourquoi sommes nous ? » rentre dans la domaine de la philosophie. Mais c’est une autre histoire !